Montessori ?

Rapide explication de la pédagogie Montessori dans nos deux ambiances.



“L’intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu’il y ait désir, il faut qu’il y ait plaisir et joie. L’intelligence ne grandit et ne porte ses fruits que dans la joie. La joie d’apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs”

Maria Montessori



Nous reprenons ici un texte présentant la Pédagogie Scientifique de Maria Montessori trouvé sur www.pedagogie-active.fr/

La « pédagogie scientifique » de Maria Montessori

Célèbre pédagogue italienne, le docteur Maria Montessori (1870-1952) a créé une méthode pour l’éducation des enfants qui a rencontré un très grand succès, en Italie d’abord, puis dans le monde entier.

Impliquée au début de sa carrière dans des recherches sur l’éducation des enfants « déficients », elle étudia avec attention les écrits d’un médecin français du milieu du 19° siècle, Édouard Seguin. Elle appliqua ses conseils dans la classe expérimentale dont elle avait la charge, et obtint des résultats spectaculaires. C’est alors qu’elle eut une idée qui devait avoir un immense impact : Utiliser ces méthodes pour l’éducation des enfants « normaux ».
« Je pensais que les méthodes que j’utilisais au profit des faibles d’esprit contenaient des principes plus rationnels que celles qui étaient utilisées dans les écoles pour les enfants normaux. La voix de Seguin résonnait en moi comme celle du Précurseur qui criait dans le désert, et mes pensées étaient remplies de l’immensité et de l’importance d’un travail qui pouvait avoir la capacité de réformer l’école et l’éducation ».
Animée par cette conviction, elle se mit à l’œuvre. Du fait de sa formation scientifique, elle comprenait que seule l’observation des enfants et de leurs réactions, conduite de manière rigoureuse, lui permettrait d’élaborer la pédagogie efficace dont elle avait l’intuition. Elle fit dans les classes d’enfants normaux qu’on lui permit de créer (les « Case dei Bambini » ou Maisons des Enfants), expérience sur expérience, progressant, affinant sans cesse ses idées et son matériel pédagogique.

Elle a décrit son travail et sa méthode dans deux ouvrages : « L’esprit absorbant » et « La Pédagogie scientifique appliquée à l’éducation des enfants ».
Ces livres sont passionnants, souvent amusants car abondamment illustrés d’exemples tirés de la réalité. On suit avec plaisir cet esprit original, précis, plein d’imagination, prolifique, bavard aussi et qui parfois se lance dans de longues digressions où l’on se perd un peu. Mais quelle récompense quand on lit la formule, précise, lumineuse, souvent abrupte, qui, en quelques mots, résume et convainc !

Comment exposer brièvement une conception de l’éducation aussi riche ? Le meilleur moyen de ne pas trahir Maria Montessori est sans doute de la citer le plus possible (*).

1 - Les qualités innées des enfants :

Les enfants sont naturellement des expérimentateurs, des explorateurs de leur environnement, de courageux travailleurs : « curieux de tout, capables d’une extraordinaire concentration et prêts à tout absorber comme les éponges absorbent l’eau » (L’esprit Absorbant).
Le travail, dit-elle ailleurs, est un instinct. Que veut dire éduquer ? Personne ne l’a mieux résumé que le professeur Holmes de Harvard, le préfacier de l’édition américaine de son livre et qui a beaucoup contribué au succès de sa méthode aux Etats-Unis :
« Il s’agit de défendre le droit de l’enfant d’être actif, d’explorer son environnement et de développer son patrimoine intérieur à travers toutes sortes de recherches et d’efforts créatifs. Éduquer consiste à guider l’activité, pas à la réprimer… Le rôle du maître est de nourrir, d’aider, d’observer, d’encourager, de guider, d’inciter, et non pas de se mêler, d’ordonner ou d’interdire. »

2 - Le développement de l’enfant avec un matériel pédagogique approprié :

Une grande partie du travail porte sur le développement des sens, la coordination des gestes, l’observation du monde extérieur, certains aspects de la vie pratique et de la vie sociale, certaines opérations intellectuelles, lire écrire, les nombres, l’arithmétique, la nature, etc. Il consiste en l’acquisition par l’enfant d’une familiarité avec des objets qu’il doit manipuler ou utiliser : Objets de l’environnement ordinaire mais aussi matériels pédagogiques variés qui représentent les réalités concrètes ou abstraites qu’ils doivent comprendre.
« Quand le phénomène de communication entre l’esprit de l’enfant et l’objet est survenu, et que quelque chose de réel attire son attention, nous pouvons dire (que le processus s’est enclenché). Tout se réduit alors à diriger l’intérêt sur des activités successives. »

3 - Les éducateurs et leur mission :

L’éducatrice (il allait de soi, à l’époque, qu’il s’agissait d’un métier féminin) doit « aider là où c’est nécessaire. Elle doit avoir pour chacun un sourire, un mot d’encouragement. Elle doit veiller sur l’enfant qui se trompe, qui ne réussit pas, qui reste inactif. Elle doit s’approcher, délicatement, proposer un travail, montrer comment on se sert du matériel. Elle doit suivre un à un ces enfants, surveiller personnellement tout ce qu’ils font. Il faut qu’elle remarque les besoins de chacun, et qu’elle soit là quand on a besoin d’elle.
Il ne faut pas qu’elle interrompe un enfant. C’est sous la savante direction d’une telle maîtresse, et dans une ambiance ou personne n’est dérangé, que les enfants finissent toujours par s’intéresser à un travail. »
« Il faut laisser les enfants exercer leurs qualités innées, et bien entendu ne rien faire qui puisse les étouffer. »
« Toute manifestation dont le but est utile, sous quelque forme qu’elle se présente, doit être non seulement permise, mais aussi observée par le professeur.
Dans notre système la maîtresse doit être une influence beaucoup plus passive qu’active. Sa passivité doit être composée d’une grande curiosité de type scientifique et d’un absolu respect pour le phénomène observé.
On ne mesurera jamais la gravité des conséquences d’une attitude qui aboutit à « étouffer » un acte spontané quand l’enfant commence à peine à être actif. C’est la vie que nous étouffons. Nous devons respecter religieusement, avec révérence, ces premières manifestations de l’individualité. Il est indispensable d’éviter tout arrêt d’un mouvement spontané (il est évident qu’on ne parle pas ici d’actes inutiles ou dangereux qui doivent être supprimés, éliminés). Il est indispensable aussi d’éviter d’imposer des tâches arbitraires.
»

4 - Les leçons :

« Elles sont individuelles. Les leçons collectives tiennent peu de place dans notre méthode et elles ont pratiquement été abolies à cause de l’attention qu’elles nécessitent de la part de tous les enfants qui, pour certains, ne sont pas disposés à la donner au moment voulu. »
La brièveté doit être leur principale caractéristique. Autre caractéristique : la simplicité. « Les leçons doivent être dépouillées de tout ce qui n’est pas la vérité absolue. Le professeur doit éviter de se perdre en mots inutiles. Les mots doivent être les plus simples que l’on puisse trouver. »
Troisième caractéristique : l’objectivité. « Les leçons doivent être présentées de telle sorte que la personnalité du professeur disparaisse. Seul l’objet sur lequel il attire l’attention de l’élève doit être en évidence. »
« Lorsque le professeur donne sa leçon, il doit observer et se laisser guider par ses observations. L’élève s’intéresse-t-il à l’objet de la leçon ? Comment ? Pendant combien de temps ? Il doit faire attention à l’expression de son visage.
»
« Si la leçon n’est pas comprise par l’enfant, le professeur ne doit ni répéter, ni insister. » La répétition serait inutile et nuisible. Inutile : L’incompréhension de l’enfant montre qu’il n’est pas prêt. Mieux vaudra essayer à un autre moment ou un autre jour. Nuisible : car s’il se souviendra des signes d’insistance qu’il aura ressentis comme un reproche, il oubliera par contre entièrement l’objet de la leçon qu’il était peut-être sur le point de comprendre.

5 - Liberté et discipline :

Le principe fondamental de la « pédagogie scientifique » est la liberté de l’élève : « Cette liberté qui permet le développement de l’individu est une manifestation spontanée de la nature des enfants. »
« C’est une idée que les tenants des méthodes des écoles ordinaires ont beaucoup de mal à comprendre » car, se demandent-ils, comment obtenir la discipline dans une classe d’enfants libres ?
« Nous nous faisons, certes, une idée de la discipline différente de celle qui est généralement acceptée. En fait lorsque est atteint un parfait état de liberté, apparaît la discipline, solennelle et simple » qui se rencontre chaque fois qu’il s’agit de créer quelque chose. »
« La discipline qui naît de la liberté, est nécessairement active. »
« Nous ne considérons pas qu’un enfant soit discipliné quand ses professeurs ont réussi à le rendre aussi silencieux qu’un muet et aussi immobile qu’un paralytique. Un tel individu n’est pas discipliné mais annihilé. Nous disons d’un individu qu’il est discipliné quand il est maître de lui-même et qu’il est capable de contrôler sa conduite dans les occasions où il faut suivre des règles. »

La Maison des Enfants


Les enfants de 3 ans à 6 ans travaillent dans la même salle.

La « Classe à Trois Ages » est une des règles de la pédagogie.

Les plus grands créent une émulation dans le groupe ; les plus jeunes permettent aux grands de se responsabiliser. Les plus jeunes apprennent de leurs aînés, et ces derniers confirment leurs savoirs.

De façon automatique, en découlent : l’entraide, l’attention, l’inspiration et la tolérance. À long terme, c’est la confiance en soi de chaque enfant qui s’édifie en permanence.

L’espace est préparé pour attirer la curiosité innée de l’enfant. Il est ordonné pour une meilleure gestion mentale et spatiale.

La possibilité de travailler seul, avec un camarade, ou en petit groupe, permet à l’enfant d’explorer plusieurs chemins d’apprentissage. Il apprend à chercher lui-même ses solutions avant de demander de l’aide.

Les activités sont présentées individuellement principalement ou en petit groupe. L’éducatrice est guidée, dans ses présentations, par la curiosité de l’enfant, par ses capacités, et par sa maturité.

Tout au long de la matinée, l’enfant, selon son âge, ses besoins, ses envies et suivant une progression individuelle peut choisir une seule activité ou plusieurs, différentes les unes des autres.

Nous insistons sur le fait que les enfants ont besoin d’un temps de travail de 2h30 à 3h de travail ininterrompu chaque matin et idem pour les après-midis pour les plus âgés.

L’enfant travaille sur du matériel de « Vie Pratique » afin de lui permettre d’affiner ses gestes, sa concentration, d’obtenir un résultat concret qui procure une satisfaction et de structurer sa pensée par l’organisation de son travail.

Il travaille aussi sur du matériel sensoriel qui lui permettra de mieux appréhender le monde qui l’entoure, en développant ses sens. L’enfant explore le matériel, le manipule, et, par la suite, intègre le langage qui s’y rattache.

À travers ses manipulations répétitives, l’enfant intègre concrètement des notions abstraites qui le préparent aux mathématiques, à l’écriture, à la géométrie, ainsi qu’à la géographie.

Il prépare sa main pour l’écriture en travaillant des formes géométriques. Les sons des lettres, il les prononce en les suivant du doigt sur de grandes lettres en papier-émeri. Ses premiers mots, il les écrit en se servant de lettres mobiles, avant de maîtriser réellement le crayon.

Il reste libre de son corps : travaillant assis sur une chaise, ou au sol ; le matériel posé sur un tapis délimitant son espace de travail.

L’ANGLAIS DANS LA CLASSE

Les enfants sont en immersion en anglais deux jours par semaine. Entre eux, ils peuvent parler et entendre plusieurs langues, selon la population de la classe.

L’ouverture aux autres langues a pour but d’enrichir le monde linguistique de l’enfant durant sa période sensible du langage. Il permet une intégration en douceur aux enfants expatriés. Enfin, il développe chez tous, adulte comme enfant, un regard respectueux des différences culturelles.


"Considérer l'école comme un lieu où l'instruction est donnée est un point de vue mais considérer l'école comme une préparation à la vie en est un autre. Dans le dernier cas, l'école doit satisfaire tous les besoins de la vie."

Maria Montessori


ECLI Montessori est une association à but non lucratif, apolitique et respectueuse de toute opinion religieuse, opposée aux sectes et à leur ingérence dans le domaine de l’éducation sous quelque forme que ce soit.

L'élémentaire


L’enfant de 6 à 12 ans

L’enfant de 6 à 12 ans possède un grand sens de la justice et se construit peu à peu une conscience morale nécessaire à une vie sociale et communautaire. L’enfant de cet âge peut faire preuve de compassion et d’empathie, est attentif aux besoins des autres, surtout des plus jeunes et des plus faibles. Il développe un intérêt particulier pour les « héros ». Il veut pouvoir différencier le « bien » du « mal » par ses propres moyens, savoir ce qui est acceptable ou non. Il questionne et développe son jugement moral et ses propres idées. Pour cela, la justice doit se voir et être entendue. La classe est une société en miniature qui s’organise et élabore ses règles de vie.

C’est aussi l’âge où se développe l’imagination, qui permet de comprendre et d’accéder à ce qui n’est pas visible et ne peut être perçu directement avec les sens. C’est la faculté créatrice qui permet à l’enfant le passage à l’abstraction. L’enfant de 6 à 12 ans est curieux, intéressé par tout. Il veut tout comprendre, le monde, l’univers, il n’y a pas de limite… C’est un temps d’acquisition de la culture, une période extrêmement réceptive pour les apprentissages. Les enfants sont intéressés par les relations entre les éléments et la pédagogie Montessori leur propose une vision complète, cohérente et unifiée du monde. L’enfant de 6 à 12 ans questionne sans cesse : pourquoi ? comment ? quand ? Son esprit de raisonnement a besoin de s’exercer dans un environnement élargi au niveau intellectuel (éducation cosmique) et physique (la classe et le monde extérieur).

L’environnement préparé

L’enfant de 6-12 ans se construit en tant que membre d’une société et recherche la compagnie de ses pairs plus que des adultes. Les enfants veulent rester ensemble, se cherchent, parlent sans cesse, partagent leurs connaissances, expériences, découvertes. Ils ont besoin de travailler et d’agir en groupe pour se développer socialement. L’avis d’un camarade est parfois plus important que celui de l’adulte et l’enfant peut être très affecté par les rapports aux autres. C’est la période des grandes amitiés. Pour cette raison, les leçons sont dispensées en petits groupes. Cela répond aux intérêts des enfants, qui sont alors plus dynamiques. L’élaboration des connaissances s’opère dans la discussion, l’échange, l’argumentation.

La classe est une société en miniature qui élabore ses lois et ses rituels. Préparée par l’adulte de façon à favoriser le travail en petits groupes, l’organisation de la vie de la classe doit aider l’enfant à exercer sa liberté. L’enfant de la classe élémentaire a la liberté de choisir son travail et peut travailler spontanément et « passionnément » pendant de longues plages de temps ininterrompues. Mais cette liberté va de pair avec la responsabilité. Les deux aident ainsi l’enfant à cheminer vers plus d’indépendance.

Le matériel Montessori présent dans la classe répond à l’intérêt de l’enfant et cultive son esprit curieux et chercheur. Il aide aussi l’enfant à mémoriser, développe son esprit de raisonnement et ses capacités d’abstraction.

Le programme élémentaire Montessori

Maria Montessori cherchait à frapper l’imagination des enfants de 6 à 12 ans. C’est donc l’histoire de l’univers qui lance tout le travail de l’école élémentaire. L’objectif essentiel est de susciter la curiosité, l’intérêt et l’émerveillement de l’enfant. L’enseignant ne donne qu’un point de départ aux enfants et suscite l’envie d’en savoir plus, ce qui conduira vers d’autres questions et des recherches. Le programme Montessori s’articule autour des cinq grandes leçons données au début de chaque année: la création de la terre, la vie des plantes et des animaux, la vie humaine, le langage, les mathématiques et les sciences. Chaque année, les nouveaux élèves se rassemblent pour ces cinq leçons. Les enfants plus âgés peuvent assister à la leçon s’ils le souhaitent, expérimentant chaque histoire différemment chaque année en fonction de leur maturité et de leur compréhension croissante. L’éducateur construit chaque « leçon » en utilisant des récits, de la musique, des schémas et visuels, des expériences et des jeux. Ces cinq « grandes histoires » ouvriront à chaque fois un nouveau champ : Géographie, Histoire, Biologie, Géologie, Écologie, Mathématiques, Français, Littérature. L’éducateur veille à ce que chaque enfant aborde tous les points du programme.

A partir de 9 ans, les enfants sont vivement encouragés à proposer et à organiser eux-mêmes des sorties dans un intérêt de découverte culturelle et intellectuelle. Cette démarche totalement autonome prise en charge par les enfants permet : le développement de la volonté, la liberté, la persévérance, l’autonomie et l’indépendance, le sens des responsabilités, la capacité de choisir, de négocier et de résoudre les conflits, le respect des règles, le développement social et le travail en groupe, la confiance et l’estime de soi, la discipline interne… et, bien évidemment, l’élargissement de leurs connaissances du sujet pour lequel la sortie a été organisée.

L’ANGLAIS DANS LA CLASSE

Les enfants sont en immersion trois jours par semaine.

ECLI Montessori propose un groupe « 6-12 » pour terminer les 2ème et 3ème cycle Montessori et correspondre aux préconisations de l’Education Nationale de terminer le 3ème cycle.

Les enfants pourront continuer dans un collège Montessori ou du système public à partir de la 5ème pour y poursuivre sur la période 12-18 ans, le 4ème cycle.